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Cristiano Codeço De Amorim
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© Marie Charlotte Delhomme
The Elephant in the Room, 2025
Exposition collective - Prix Utopi.e #3, "Refuges"
@Galerie Filles du Calvaire, Paris
The Elephant in the Room est une reproduction de la pièce à vivre de l’enfance de Cristiano. Située dans une vieille maison perchée sur une montagne difficile d’accès, aux abords d’un village reculé du nord du Portugal : Monte Redondo. Cette cuisine représente pour l’artiste son premier souvenir d’oppression lié à la féminité.
« Parece um mariquinhas » (on dirait une tafiole), lui disait son père à table, devant toute la famille. La peur d’un chef de famille strict et froid que son enfant devienne un homo, un pénétré, se comportant comme « une femme » ou comme ces folles qu’on voit à la télévision, a développé chez Cristiano une haine pour la virilité et une crainte des lieux et objets qui y sont associés : le football, les voitures, le bâtiment, etc. À travers cette installation, l’artiste cherche à reprendre le pouvoir sur son passé, à soigner son enfant intérieur en prenant pour point de départ l’homophobie de son père, mais aussi la violence d’avoir grandi dans une famille catholique pauvre, où la soumission et la honte de soi étaient des sentiments omniprésents.
Il expose ici ce qui, pour lui, est un symbole de la classe ouvrière : une télévision posée sur un réfrigérateur, faute d’espace pour un beau meuble dédié. Une table et cinq chaises sont disposées selon l’organisation imposée par son père : lui, face à la télévision, et les femmes, tournant le dos à l’écran. Le programme diffusé sur cet écran rappelle ces émissions de télévision qui rassemblent les familles, un moment où l’on regarde passivement tout en échangeant des jugements rapides sur les personnages en fonction de leur apparence ou de leur comportement. "Un dîner presque Portuguesh" reprend ces codes en les détournant légèrement : l’artiste y incarne son alter-ego et utilise le langage du divertissement populaire pour parler de lui à travers des idées reçues. Cette émission pastiche devient ainsi un moyen de faire le « coming out » de sa culture et de sa nationalité portugaise, de déconstruire les clichés dont il a longtemps eu honte en France, tout en les incarnant avec humour.
Les images projetées sur cet écran, qui rythmait autrefois les repas familiaux, entrent en résonance avec les céramiques de l’installation, que l’artiste voit comme un cri de révolte, où des personnages vivent leur féminité et leur sexualité en toute liberté, symbolisée ici par les œillets rouges.
Dans l'installation :
"Un diner presque Portuguesh", 2024
vidéo
"I’ve never seen a hero like me in a sci-fi", 2025
céramique (vase)
"Cum Dump", 2025
céramique (pichet)
"2 Girls 1 Cup", 2025
céramique (vase)
https://www.fillesducalvaire.com/exhibitions/173-refuges-3-du-prix-utopi.e/overview/
https://prixutopie.com/edition-3-1
https://www.lequotidiendelart.com/articles/25287-24-000.html