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Cristiano Codeço De Amorim
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Sous les projecteurs - DNA
2019
Quand on entrait dans l’espace, in medias res on entendait Djadja de Aya Nakamura, en haut-parleurs sur le smartphone d'une des deux performeuses en plein shooting photo. Elles chantaient pendant que l’autre performer (un photographe) faisait une pause regardant les photos qu’il venait de prendre. Puis il leur disait « allez les filles, on reprend ! » et tout le long de la performance elles posaient pour lui.

L’installation (entièrement réalisée grâce à la récupération de matériaux, objets) est séparée en trois espaces ; un intérieur, qui est un café inspiré de ceux se trouvant sur Sunset boulevard à Los Angeles, avec un parquet crée à partir de palettes Europe démontées suggérant le drapeau des États-Unis d'Amérique, puis, un « espace fumeurs » privé avec un banc en bois (qui assemble) et enfin un espace extérieur, peu accueillant avec un banc d’arrêt de bus anti-sdf, en acier, qui contraint les corps (obèses, femmes enceintes, enfants, personnes âgées, skateurs, groupes, etc). Ce qui était un symbole de rassemblement est devenu un objet discriminatoire. L’espace en travaux est référencé au père de Cristiano, un maçon. Lui, Cristiano le voit comme un parpaing, dur et brut, sans émotions, tel un mur incassable, sans charme. Sur cet espace, par terre, on y trouve des déchets, des mégots, une canette de Coca-Cola, etc. En opposition il y a le mur rose ; le café, que l'artiste associe à sa mère, femme de ménage et qui est tout l’inverse de son père. Dans cet espace chaque chaise est la métaphore d’un corps. Les trois fauteuils sont : sa mère, sa grand-mère (qui vivait avec le reste de la famille au Portugal) ainsi que Cristiano. A côté il y a deux chaises face to face, qui représentent deux hommes virils : le père et le frère aîné, la fierté du chef de famille.
La présence des écrans est une allusion à ce qui pouvait rassembler la famille de Cristiano. Le tapis en plastique vert est là pour rappeler cette couleur d’écran vert agressif lorsque son père l’obligeait à regarder le match de foot à la télévision pour que Cristiano « devienne un homme » mais aussi pour raconter l’hypocrisie de ces cafés concept « bio » qui miment la nature avec du plastique.
Dans les trois écrans présents sur l’installation, on pouvait voir l'artiste incarner une vendeuse de fleurs sur celui en hauteur, l'écran du bas, une femme de ménage portugaise, et sur le Mac, une influenceuse en after qui sort de soirée techno. Un petit brouhaha était alors présent dans l’espace, ce qui renvoi l'artiste à sa famille portugaise, où d'après lui, pour s’adresser la parole c'est en criant que ça se fait.

Ce moment a été pour Cristiano l’acceptation de sa famille, de son milieu social, de sa culture et de son pays grâce à la confrontation de deux espaces ; intérieur et extérieur, intime et public.
© Cristiano Codeço De Amorim
© ebabx